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"Sledging" : Pourquoi certains couples attendent la fin des fêtes pour rompre ?


Les fêtes de fin d'année, symbole de joie, de magie et de retrouvailles, cachent souvent une réalité bien plus sombre et dérangeante. Derrière les sourires et les guirlandes étincelantes, certaines personnes mènent une véritable mascarade. Des rôles sont joués, des apparences maintenues, alors que les relations sont sur le point de se briser. Plutôt que de faire face à l'inévitable et d'avouer la vérité d'une rupture, ces personnes préfèrent se cacher derrière un masque de bonheur et d'unité, repoussant la douleur à après les fêtes.


Mais pourquoi choisir de manipuler la réalité et de masquer une souffrance évidente ? Pourquoi glisser à travers les festivités, en jouant des rôles, plutôt que de briser ce silence pesant et d’affronter la vérité d’une séparation ?


Le "sledging" : repousser une rupture pendant les fêtes peut sembler facile, mais ce choix cache des conséquences émotionnelles lourdes.

L’origine du sledging


Le sledging est un terme qui trouve son origine dans l’image de la luge, où l’on "glisse" sans effort sur la neige. Dans le contexte des relations amoureuses, il désigne la stratégie de repousser une rupture après les fêtes, en choisissant de "glisser" à travers cette période festive, plutôt que d’affronter la réalité d’une séparation. Ce phénomène a pris de l’ampleur au fil des années, notamment en raison des pressions sociales liées à l'image de perfection pendant les fêtes de fin d’année. L'accent mis sur les retrouvailles familiales, le bonheur et les apparences a conduit de nombreux couples à éviter de confronter les difficultés de leur relation pendant cette période. Au lieu de rompre en pleine période festive, certain(e)s préfèrent jouer un rôle, maintenir les apparences et attendre que les célébrations soient terminées pour prendre la décision de se séparer. Le sledging devient ainsi une tactique psychologique, permettant d’esquiver le moment difficile de la rupture tout en préservant les apparences sociales et familiales pendant les fêtes.



Les causes de ce comportement


Le phénomène est influencé par plusieurs causes psychologiques, sociales et culturelles qui poussent les individus à éviter de confronter la réalité d’une rupture pendant les fêtes.

Voici les principales raisons derrière ce comportement :


  • La peur de blesser l’autre

L’une des raisons les plus courantes pour laquelle certaines personnes choisissent le sledging est la crainte de faire du mal à leur partenaire. Les fêtes de fin d'année sont des moments où l’on s'attend à vivre des instants joyeux, familiaux et pleins de bonheur. Une rupture en pleine période festive semble particulièrement cruelle. L'idée de causer de la tristesse ou de dévastation à son (sa) partenaire, alors que tout devrait être synonyme de joie, est insupportable pour certains. Ainsi, pour éviter cette douleur immédiate, ils préfèrent reporter la rupture après les festivités, espérant que les souffrances puissent être évitées jusqu'à ce que les fêtes soient passées.



  • La pression sociale et familiale

Les attentes sociales liées aux fêtes jouent également un rôle majeur dans la décision de repousser la rupture. En cette période de l’année, les couples sont souvent perçus comme l’image d’une famille parfaite, unie et heureuse. Les réseaux sociaux, les photos idéalisées et les traditions familiales renforcent cette pression de "bonheur" que l’on se sent obligé de maintenir. Rompre durant les fêtes semble alors être un échec, une forme de déception pour les proches. Pour éviter d’affronter ce regard social et familial, certains préfèrent faire semblant, jouer leur rôle et attendre que les célébrations soient terminées pour prendre la décision qui s’impose.



  • La crainte de la solitude et de l'inconnu

La période des fêtes est perçue comme un moment de partage et de convivialité, où l’on veut être entouré. Pour certaines personnes, l’idée de la solitude qui suivrait une rupture pendant cette période est angoissante. La peur de se retrouver seul(e) et de devoir affronter l’incertitude de l'avenir, notamment en ce qui concerne les fêtes et les événements sociaux à venir, les pousse à retarder la décision. Le besoin de maintenir une présence et d’éviter de se confronter à l’idée de l’isolement rend le sledging une stratégie émotionnelle tentante. Cela devient un moyen d'éviter l'angoisse liée à une séparation immédiate, même si cette fuite ne résout pas le problème à long terme.



  • La volonté de maintenir l’apparence de bonheur

Dans une société où l'image de soi est souvent façonnée et filtrée à travers les réseaux sociaux, il existe une pression sociale énorme pour maintenir l’apparence d’un bonheur parfait. Les fêtes de fin d'année, où l’on se retrouve souvent sous les regards de la famille, des ami(e)s et des proches, exacerbent cette pression. Même si le couple est en crise, certain(e)s préfèrent "glisser" à travers cette période en affichant une façade de bonheur. La peur du jugement, du regard des autres et du spectre de l’échec relationnel les pousse à maintenir l'illusion, à retarder la rupture pour éviter d'affronter la vérité et le regard des autres.



  •  L’espoir que la situation s’améliore

Certaines personnes espèrent secrètement que les problèmes relationnels, bien qu’évidents, se résoudront d'eux-mêmes avec le temps. La magie des fêtes, l’esprit de partage et la convivialité peuvent faire naître l’espoir qu’un événement extérieur ou une circonstance particulière pourrait changer la dynamique du couple. Dans cette optique, certains choisissent de "glisser" à travers cette période, en attendant une solution miracle qui pourrait réconcilier les partenaires. Cette pensée, bien que temporairement réconfortante, est souvent illusoire.

Les problèmes sous-jacents ne disparaissent pas avec le passage des festivités et, au contraire, la rupture devient souvent encore plus inévitable une fois que la réalité refait surface après les fêtes.



  • La procrastination émotionnelle

Enfin, le sledging peut être vu comme une forme de procrastination émotionnelle. Rompre une relation implique de faire face à des émotions lourdes comme la culpabilité, la tristesse, la peur. Pour échapper à ce tourbillon d’émotions et à la confrontation immédiate avec la douleur de la séparation, certain(e)s choisissent de repousser la rupture. En attendant la fin des fêtes, ils retardent l’inévitable, espérant peut-être que le temps réglera les choses. Cependant, cette procrastination n’enlève rien à la souffrance et crée parfois une rupture encore plus violente et difficile lorsqu’elle finit par se produire.



Ces diverses raisons montrent à quel point le sledging est un phénomène complexe, influencé par des dynamiques émotionnelles, sociales et psychologiques. Au lieu de résoudre les problèmes relationnels, cette stratégie ne fait que les repousser, avec des conséquences parfois encore plus dramatiques lorsque la réalité rattrape le couple après les festivités.




Les impacts de ce comportement


Repousser une rupture pendant les fêtes peut sembler une solution facile pour éviter les drames ou préserver l’esprit festif, mais c’est une illusion. Ce choix, en apparence anodin, peut provoquer des dégâts émotionnels profonds pour les deux partenaires.


Faire semblant dans une relation qui ne fonctionne plus ne règle rien. Au contraire, les frustrations s’accumulent, les tensions montent, et l’effort de jouer un rôle épuise. La rupture, lorsqu’elle arrive enfin, est souvent bien plus brutale, les deux partenaires étant à bout émotionnellement.


Pour celui (celle) qui découvre que son(sa) partenaire a attendu la fin des fêtes pour rompre, le sentiment de trahison est dévastateur. Cacher la vérité sous prétexte de préserver les apparences est perçu comme une manipulation. Ce choc brise la confiance, laissant des blessures durables et un goût amer qui peut entacher de futures relations.


Reporter l’inévitable transforme une séparation déjà douloureuse en un véritable carnage émotionnel. Les sentiments étouffés explosent, alimentant disputes et colère. Pire encore, maintenir une façade de bonheur nourrit souvent de faux espoirs, rendant la vérité encore plus insupportable.


Ce comportement n’épargne personne. Celui (celle) qui retarde la rupture se retrouve rongé(e) par la culpabilité, tandis que l’autre, coincé(e) dans l’attente, se sent rejeté(e), utilisé(e), vidé(e). La confiance en soi s’effrite, et les blessures émotionnelles laissent des cicatrices profondes.


Le sledging ne se contente pas de fragiliser la relation en cours. Il crée un déséquilibre toxique. L’un se détache, l’autre s’accroche. Et une fois la rupture effective, les séquelles persistent. Celui (celle) qui a été abandonné(e) lutte pour retrouver la confiance, tandis que celui (celle) qui a attendu porte le poids de la culpabilité et du regret.


Au final, ce qui semblait être un choix "facile" s’avère être une bombe à retardement, amplifiant la douleur et détruisant tout sur son passage. Le sledging n’apporte qu’un répit illusoire, mais laisse des traces bien réelles, profondément marquées dans le cœur de ceux qui le vivent.


Conclusion


Le "sledging" est-il une solution ? Absolument pas.

Ce mécanisme dénonce une vérité brutale que dans les relations, les décisions difficiles sont constamment repoussées par une peur paralysante du conflit et un désir désespéré de préserver une façade. Mais derrière cette illusion de douceur, il n’y a que manipulation et souffrance prolongée. Retarder une rupture n’apporte aucune solution. Au contraire, il intensifie les tensions et laisse des cicatrices profondes et invisibles.


Attendre la fin des fêtes pour rompre, c'est jouer avec les émotions, offrir de faux espoirs, puis asséner la vérité comme un coup de poignard. L’illusion d’un bonheur temporaire, soutenue par des sourires forcés et des rôles joués, ne fait qu’aggraver la douleur de la rupture lorsqu’elle éclate enfin. Il n’y a rien de doux à laisser l’autre croire que tout va bien quand l’abîme est déjà là.


Les ruptures, qu’elles surviennent en pleine fête ou en plein cœur de l’année, sont toujours dévastatrices. Mais retarder l'inévitable, c’est choisir de causer plus de dégâts, de jouer à un jeu dangereux avec les émotions. Parfois, la plus grande forme de respect envers l’autre est de ne pas se cacher derrière des mensonges, mais d’affronter la réalité, aussi douloureuse soit-elle. Le sledging n'est qu'une illusion, un piège qui laisse des blessures infiniment plus profondes qu'une rupture franche et honnête.


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