Le plaisir solitaire, aussi appelé bien-être égoïste, est un sujet fréquemment abordé lors des séances de thérapie de couple. L’un des deux partenaires ne comprenant pas pourquoi l'autre s’isole pour se masturber.
" Je le chope fréquemment. Pourtant on fait l'amour, je ne comprends pas ! Je ne dois pas être assez bien pour lui ! Car malgré mes demandes, il continue toujours à se tripoter tout seul ! »
Régulièrement, ce sont les femmes qui s’en lamentent, mais aujourd’hui ces plaintes viennent aussi des messieurs.
Explications
Dans l’esprit de beaucoup, la masturbation est une forme d’imposture. Un signe de manque, une façon de combler un vide sexuel, une preuve que le (la) partenaire ne leur suffit plus ou pas. Mais est-ce une réalité ou plutôt une illusion de notre part ?
Qu’est-ce que le plaisir solitaire ?
La jouissance ou masturbation est une activité érotique qui consiste à se donner satisfaction soi-même dans le but d’atteindre l’orgasme.
Si elle est pratiquée sans dimension addictive, elle n’est pas à considérer comme un trouble, une déviance ou une maladie.
Pour de nombreux couples, elle devient problématique lorsqu’elle est associée à une stimulation par des images ou un film à caractère sexuel. Elle apparaît alors comme une tromperie.
Car oui, éprouver du désir, de l’excitation pour d’autres personnes suscite un sentiment de trahison, pas toujours facile à dépasser pour des raisons aussi individuelles que sociales.
Visionner de la pornographie équivaut à «aller voir ailleurs» et constitue donc une infidélité. Et en effet, se tourner vers le porno peut être associé à une insatisfaction érotique conjugale, quantitative ou qualitative pour de nombreux individus.
Pourquoi avoir du plaisir seul(e) quand on est en couple ?
La masturbation peut tout à fait être complémentaire au plaisir conjugal, lorsqu’elle ne devient pas excessive. Il s’agit avant tout d’un moment d’intimité, face à soi, mais qui ne devra jamais remplacer la sexualité dans le couple, ni vous éloigner de votre partenaire.
Plusieurs raisons peuvent expliquer la masturbation seul(e) :
Le (la) partenaire n’est pas disponible
Avoir un orgasme plus rapidement
Une différence de libido entre les partenaires
S’évader, se détendre, éprouver un bien-être
Tester des fantasmes (Le fantasme ne doit jamais remplacer la réalité )
S’entraîner pour avoir une meilleure érection
Apprendre le contrôle de l’éjaculation
Appréhender son corps, avoir plus confiance pendant les rapports
Renforcer le désir (essentiellement pour les dames)
Découvrir ses zones érogènes
Se sentir plus à l’aise dans la sexualité
Permettre d’abaisser certains blocages (dysfonctionnement érectile, …)
La masturbation est considéré par tous (toutes) comme un plaisir solitaire, mais elle peut être autant partagée dans son couple !
Quels sont les autres avantages de la masturbation ?
Elle possède plusieurs effets sur le corps et sur le mental, de même que les rapports charnels avec son (sa) partenaire.
Comme par exemple :
- La réduction, évacuation du stress et de l’anxiété
- L’amélioration de la qualité du sommeil
- L’élimination de certaines douleurs (crampes menstruelles, migraine, …)
- Le renforcement de la connaissance de soi
- Le mieux-être (pour le cœur, booste le système cardiaque, …)
- L’augmentation de l’estime de soi
- …
Se masturber garde donc tous ses bienfaits, tant que l’on ne tombe pas dans le trop-plein.
Quels sont les dangers pour le couple quand il y a de trop de masturbation masculine ?
L’excès de plaisir solitaire lorsqu’on est en couple est mauvais pour la sexualité du ménage.
Avec trop de masturbations (plusieurs fois par jour), on habitue son corps à fonctionner de cette manière, dans sa pratique en solo. En effet, certains hommes vont jusqu’à se branler avant chaque rapport, dans le but de retarder l’éjaculation et durer plus longtemps. Cela peut être efficace un temps, mais aussi dangereux.
Des dysfonctions érectiles peuvent apparaître:
La baisse de libido, ou encore de l’excitation sexuelle
La panne sexuelle, l’incapacité à atteindre ou à maintenir une érection
Des coïts insatisfaisants
L’anéjaculation, incapacité à éjaculer
L’anorgasmie, l'absence d'orgasme ou la difficulté à l'atteindre
L’hypospermie, l’éjaculation faible c'est-à-dire avec un faible volume d’éjaculation
…
Et qu’est-ce que l’addiction à la masturbation ?
Lorsque la masturbation ne revêt plus seulement une dimension de plaisir, mais également une forme d’addiction, elle devient un trouble sexuel.
Les personnes atteintes de ce trouble présentent une dépendance à la masturbation, et ressentent le besoin quasi incessant de se masturber, et d’atteindre une forme de plaisir sexuel.
Les sujets touchés (majoritairement des hommes) sont le plus souvent accros non pas au geste en lui-même, mais à la recherche de décharge d’hormones et de neurotransmetteurs du bien-être que fournit l’orgasme. C’est une drogue naturelle.
Cette dépendance relève du cercle vicieux. Car le stress ou le mal-être conduisent le sujet à se masturber pour se calmer. S’ensuit une sorte de honte, de déception et de culpabilité qui augmente le mal-être et qui conduit à de nouveau à se caresser pour se soulager encore et encore.
Ceci peut avoir une incidence sur leur vie sociale, qui pâtit de cette activité qui prend une place trop importante et empêche de s’épanouir dans sa vie sexuelle et sentimentale.
Dans ce cas, il est recommandé de consulter un(e) sexologue, qui saura déceler les causes de ce trouble, et envisager des solutions pour y remédier. Dès lors, le (la) spécialiste pourra déterminer la cause (stress, dépression, angoisses, …).
Il est fréquent que cette addiction s’accompagne d’une autre dépendance (accro au sport, au travail, au ménage, à l’alcool, aux drogues, aux médicaments, … ) que le patient ne perçoit pas.
Côté traitement, la subtilité est de rigueur. Contrairement à l’alcool, on ne peut pas se permettre d’ôter toute envie. Cela devra passer par des thérapies comportementales, et parfois par un traitement médicamenteux pour diminuer les angoisses.
Conclusion
La libido de chacun(e) n’est pas forcément toujours au rendez-vous au même moment, donc la masturbation n’est pas une mauvaise chose en soi lorsqu’elle est pratiquée de manière occasionnelle. Elle peut même être une solution de rééquilibrage de la sexualité, et des désirs, … Et elle peut permettre aux partenaires de se retrouver et de vivre de façon épanouie sans frustration.
Néanmoins, elle ne doit pas remplacer le plaisir partagé, et doit rester un complément aux relations sexuelles. Elle ne doit pas effrayer les couples, de même que l’utilisation de sextoy si c’est le cas.
Par contre, si l'activité masturbatoire remplace les relations sexuelles, cela posera un problème. Dans ce cas, il faudra s’interroger et consulter un(e) sexologue ou encore un(e) thérapeute de couple.
Kommentare