Consciemment ou inconsciemment, nous portons au quotidien un masque qui nous protège et nous permet de naviguer dans les interactions sociales. Ce masque, façonné par nos expériences, nos peurs et nos désirs, nous aide à dissimuler nos vulnérabilités et à présenter une version de nous-mêmes que nous jugeons plus acceptable ou séduisante aux yeux des autres. Que ce soit pour éviter le jugement, préserver notre intimité ou simplement pour s’intégrer dans notre environnement, ce comportement est devenu une seconde nature. Cependant, cette dissimulation peut également nous éloigner de notre véritable essence, générant un conflit interne entre qui nous sommes vraiment et l'image que nous projetons
.
Le masque est un objet qui a de multiples fonctions. Il permet d’exprimer un sentiment, de rendre visible ce qui ne l’est pas, mais aussi de dissimuler, de protéger ou encore de transformer son identité.
Pourquoi utilise-t-on des masques ?
Pendant l’enfance avec notre histoire personnelle et/ou familiale, des blessures se sont inscrites en nous, mettant ainsi en place des stratégies de défense automatique.
Tant que nous n’en prenons pas conscience, ces protections se renforcent et finissent par se confondre avec notre personnalité.
En réalité, ces défenses ne sont pas des traits de caractère innés, mais des carapaces invisibles que nous usons et utilisons, entravant notre volonté d’être soi.
Les raisons peuvent être multiples. Mais le but est essentiellement de se protéger du pouvoir donné à l’autre de nous persécuter. Finalement cela revient à donner aux autres le droit de nous déterminer.
Il sert aussi comme dit précédemment à :
Gommer des blessures, des erreurs
Masquer des doutes, des peurs, notre timidité, notre ego
Se mettre à l’abri
Se fondre dans la masse
Ne pas se laisser atteindre par les autres
Paraître plus intéressant
…
Les masques légers les plus souvent utilisés
Il existe plusieurs types de masques, allant du plus léger au traumatisme le plus sévère.
De même qu’une personne peut porter plusieurs façades sur un temps commun, en fonction de ses blessures et cicatrices laissées.
• Le masque du « Tout va bien »
C’est le camouflage le plus porté. Ce consiste à faire semblant que tout va bien pour cacher une autre réalité.
Il est aussi qualifiée de réponse presque automatique, car on l’utilise souvent par habitude. Dans le but de ne pas avoir à partager son mal-être, de ne pas dévoiler ses faiblesses ou encore pour éviter de répondre à d’autres interrogations et ne pas angoisser l’interlocuteur.
• Le masque du « Confiant / réponse à tout »
Cette protection est celle de personnes peu sûres d’elles, mais qui se mettent en avant, en prenant beaucoup de place (physiquement et/ou oralement) pour cacher un mal-être.
• Le masque de « l’ Idéal »
C’est le déguisement présent surtout chez les adolescents ou jeunes adultes qui cherchent encore un idéal. Surfant sur des réseaux sociaux à la recherche d’une identité entière, oubliant que ces derniers sont des trompe-l’œil qui faussent la réalité avec des images retouchées et tronquées.
Le but de ce masque étant d’être accepté par la société, et de rentrer dans un moule.
« Vous devez d’abord être qui vous êtes vraiment, puis faire ce que vous avez à faire, pour obtenir ce que vous désirez. »
Shakti Gawain
• Le masque de la « Gentillesse »
Ce masque de la bonté, du « oui pour tout » cache souvent des sentiments de rancune.
Celui qui en souffre ici est le porteur de ce masque. Il angoisse, s’interdit de ressentir ce qu’il ressent (comme du mécontentement, de la colère, ou de l’agressivité …) en se le reprochant et en se condamnant lui-même.
• Le masque du « Rire de tout »
Ce visage consiste à masquer la douleur morale, la souffrance intérieurement sous l’ironie et le rire. Le tout étant de faire croire que ça ne nous atteint pas, comme pour étouffer une angoisse présente.
• Le masque du « Jugement »
Ce masque cache le plus souvent l’insécurité, la peur du blâme. Quand nous nous sentons menacés dans notre sécurité par une autre personne, le chemin le plus facile est celui qui passe par son dénigrement.
• Le masque de l’ « Auto-condamnation »
La condamnation de soi-même peut aussi servir de façade. Se condamner soi-même, en intégrant le jugement négatif comme allant de soi: “Je suis comme ça, et je n’y peux rien.”
Ce qui nous donne une bonne excuse de continuer à nous comporter de cette façon. D’être hostile, de commettre des méfaits, d’agir de façon perverse, …
Les masques des blessures plus profondes
• Le masque de la « Rigidité »
Cette apparence est liée aux blessures émotionnelles de l’injustice, il permet d’ ignorer ou refouler ses ressentis douloureux, montrant à autrui un comportement d’une personne rigide et forte, cachant ses émotions pour ne montrer aucune faiblesse devant les autres.
Une personne portant ce masque va avoir tendance à être très dure, à être souvent en colère, exigeant une importante rigidité et une obligation d’excellence envers elle.
Généralement ce sont des personnes qui ont peur de l’erreur et qui recherchent la justice, la perfection en prenant en compte leurs valeurs et leurs critères. D’un côté, cet individu cherche à être parfait, il est fier, mais, d’un autre il se justifie beaucoup. Il a du mal à admettre qu’il a des problèmes. Il aime l’ordre et a tendance à se contrôler en exigeant beaucoup de lui-même. Son caractère manque de souplesse.
• Le masque du « Masochiste, de l’égo vil »
Ce faux-semblant correspond aux blessures émotionnelles d’humiliation. Le masochiste va rechercher la douleur, l’humiliation de façon inconsciente et va s’organiser pour se faire du mal ou se punir avant que quelqu’un d’autre ne le fasse.
Il va se dénigrer ou se critiquer soit sur son physique, ou un comportement, un caractère, une action faite, …Il a souvent honte de lui-même et des autres.
• Le masque du « Fuyant »
Cette protection s’enchaine aux blessures émotionnelles de rejet. Ces personnes cherchent la solitude, parlant très peu dans un groupe avec la peur absolue de déranger, de ne pas être intéressantes.
Dans le cas où quelqu’un déciderait de le choisir, il privilégiera le sabotage de la situation plutôt que d’être valorisé. Dans la position contraire, lorsqu’il n’est pas sélectionnée, il se sentira rejeté par les autres.
• Le masque du « Dépendant »
Ce visage se relie aux blessures émotionnelles d’abandon. La solitude est la plus grande peur de ces personnes. Elles ont constamment besoin d’aide et de soutien, pensant qu’il/elle ne peut pas tout faire tout(e) seul(e) et qu’il/elle a besoin de quelqu’un pour le soutenir régulièrement.
Le dépendant a souvent des hauts et des bas. C’est une personne qui dramatise beaucoup, le moindre incident prend des proportions gigantesques.
Dans un groupe, il aime parler de lui-même et ramène perpétuellement tout à lui. Pourtant, il a souvent besoin de l’avis, l’approbation des autres avant de prendre une décision.
Il ne se décide pas ou il doute de sa décision lorsqu’il ne se sent pas soutenu par quelqu’un d’autre.
Et quand il fait quelque chose pour quelqu’un, il le fait dans l’espoir d’un retour d’affection.
• Le masque du « Contrôlant »
Cette figure fusionne aux blessures émotionnelles de trahison. La séparation et le déni sont ses plus grandes peurs.
Le contrôlant veut montrer aux autres ce dont il est capable, à affirmer son point de vue de manière catégorique, cherchant à tout prix à convaincre les autres.
Il interrompt souvent, répond avant que l’autre n’ait terminé. Et lorsque les choses ne vont pas assez vite à son goût, il ressent de la colère. Il se considère comme un travailleur acharné et responsable, et il lui est quasiment impossible à déléguer des tâches.
Comment faire pour en guérir ?
Pour cicatriser d’un passé, il faut bien cerner face à quel masque nous nous trouvons pour déterminer l’origine de la souffrance.
En questionnant la personne sur sa personnalité, son passé, ses rêves, son degré d’affectation, les émotions ressenties, les souvenirs marquants de l’enfance, …
Conclusion
La société nous incite souvent à porter des masques, pour correspondre à des attentes ou nous fondre dans la masse.
Mais personne n’est parfait ! Tout le monde a des qualités, des défauts, des forces et des faiblesses.
L’erreur que font la majorité des gens est d’essayer de vivre à l'envers. D'avoir plus de possessions, plus d'argent afin de faire davantage ce qu'ils veulent, croyant que c'est la voie pour être heureux. Mais il faut d'abord être ce que nous sommes vraiment, puis faire ce qui est nécessaire afin d'avoir ce que nous désirons.
Chercher à être comme quelqu’un d’autre, c’est se mentir à nous même.
Alors, assumons-nous pleinement, autorisons-nous à être nous-même. Vivons en accord avec nos principes, nos valeurs, nos désirs, …
Soyons tous uniques, différents, complémentaires les uns avec les autres plutôt que de chercher l’identique.
Le bonheur est en nous, le chercher ailleurs n’a pas de sens.